Emmanuel Macron entame un déplacement d'une semaine dans le Pacifique

Le président de la République arrive à Sydney en Australie ce mardi 1er mai, pour 48 heures. Il se rendra jeudi en Nouvelle-Calédonie pour trois jours de visite. Les relations commerciales et stratégiques et les questions mémorielles domineront sa visite en Australie. Celle en Nouvelle-Calédonie s’annonce plus politique et plus délicate, à six mois d’un référendum d’indépendance qui se tiendra dans cette collectivité d’outre-mer française.

Emmanuel Macron passera le 1er mai 2018 à 17 000 km du sol français. N’y voyez pas de mépris pour les travailleurs, que l’on célèbre ce mardi, mais une question d’agenda, fait-on savoir à l’Elysée, qui assume sa décision. Il sera accueilli par le Premier ministre australien. Feux d’artifice au-dessus de la baie de Sydney, dîner dans le grandiose opéra de la ville... Malcom Turnbull entend célébrer de façon démonstrative la nouvelle relation franco-australienne.

Aussi étonnant que cela puisse paraitre, c’est seulement la deuxième fois qu’un président français se rend en Australie, rappelle notre envoyé spécial à Sydney, Anthony Lattier. La première, c’était François Hollande en 2014. Il avait alors ouvert une nouvelle page bilatérale après les tensions des années 1990, dues à la reprise des essais nucléaires français dans le Pacifique. Il aura fallu que l’Australie achète 12 sous-marins à la France, il y a deux ans, pour tirer un trait définitif sur ce passé.

La lune de miel se poursuit sous Emmanuel Macron, qui est le premier chef d’Etat français à venir en Australie au cours de la première année de son mandat, insiste l’Elysée. Après la « French Connection », c’est la « French Reconnection », titre ce mardi l'un des grands quotidiens du pays, The Australian. Lors de sa visite, qui revêtera également un aspect mémoriel, le président assurera le service après-vente de ce contrat de sous-marins, qui représente tout de même plus de 30 milliards d’euros.

Si cette bonne entente a été impulsée par ce « contrat du siècle », comme le qualifie Brendan Berne, l'ambassadeur d'Australie en France, ce dernier rappelle aussi que ce n'est pas la seule raison expliquant un tel rapprochement entre les deux pays. « Nous sommes de plus en plus partenaires dans la lutte pour le système basé sur le droit international, que ce soit dans le changement climatique, la lutte contre le terrorisme, le cyber, etc. Nos pays, de plus en plus, se complètent », estime le diplomate. L'Australie présente notamment des débouchés pour les entreprises françaises.

Parmi les chantiers incontournables à venir, il y a la négociation d'un accord de libre-échange entre l'Europe et l'Australie, « pièce manquante dans la relation », selon l'ambassadeur. Ce dernier coince néanmoins sur la question agricole. « Il y a des perspectives fausses concernant le rôle de l'agriculture dans notre pays, plaide le diplomate. Le secteur agricole, c'est 3% de notre économie et la plupart de nos exportations sont dédiées aux marchés asiatiques, où on a déjà des accords de libre-échange. L'Australie ne pose pas de menace à la France. » Brendan Berne estime que son pays « est un pont entre les pays occidentaux et l'Asie. »

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