Un homme est au cœur de l'affaire. Il s'agit de l'ancien directeur de la sécurité de Lafarge mis en examen dans cette affaire. Cet homme s'appelle Jean-Claude Vélard, un ancien commando Marine qui a figuré sur la liste du Front national dans le 15e arrondissement de Paris, aux côtés de Wallerand de Saint-Just. Le trésorier du Front national assure à RFI avoir perdu contact avec lui.
Libération publie des extraits de son procès-verbal d'audition devant la juge en charge du dossier. Question de la magistrate : « Les services de renseignement ont-ils été informés de la réalité du financement de l'Etat islamique par l'entreprise ». Réponse : « Je ne faisais aucun tri dans les informations que je donnais aux services de renseignement ». La juge le relance, il confirme. Autrement dit, les renseignements français sont bien au courant des échanges entre le cimentier et l'organisation Etat islamique.
Intermédiaire
Jean-Claude Vélard fait donc office d'intermédiaire entre son entreprise et les services de renseignements intérieurs ou extérieurs de la France. Pour transmettre ses informations sur le nord de la Syrie à l'Etat, il envoie des messages à une mystérieuse adresse : grosmarmotte@gmail.com. Qui est gros marmotte ? « Quelqu'un de la défense », répond l'ancien cadre.
Des diplomates sont maintenant entendus par la justice d'après une source diplomatique. Les informations et documents sont bien transmis à la justice, assure-t-on au Quai d'Orsay. L'enquête sur le financement présumé du groupe Etat islamique se poursuit. Six cadres et dirigeants du cimentier restent mis en examen.