Plus d’international, un format plus long, plus dense, un cadre plus solennel. L’interview de ce dimanche soir promet d’être très différente de celle de jeudi. Hervé Beroud, directeur général de BFM TV, a prévenu « une place importante sera donnée aux questions qui engagent la France dans le conflit syrien », a fortiori au lendemain d’une série de frappes militaires.
L’importance donnée aux affaires internationales profitera-t-elle à Emmanuel Macron ? C’est possible, mais rappelons que si François Hollande était jugé plutôt convaincant par les Français à l’international, il était aussi le président le plus impopulaire de la Ve République, sévèrement jugé sur les affaires intérieures.
Un contexte intérieur justement délicat pour l’actuel chef de l’Etat : une grève longue durée à la SNCF, un mouvement social dans les universités ou encore l’évacuation houleuse de Notre-Dame-des-Landes.
Les enquêtes d’opinion montrent d’ailleurs qu’Emmanuel Macron a du pain sur la planche. L’audience de l’interview de jeudi a beau avoir été exceptionnelle avec près de 6,5 millions de téléspectateurs. 72% des retraités n’ont pas trouvé le président convaincant sur la CSG, l’un des gros points de crispation. Signe que l’opération reconquête est loin d’être gagnée.
Une communication façon Obama
Emmanuel Macron a pour la première fois ordonné une opération militaire d'envergure en décidant de mener des frappes contre le régime syrien, qu'il accuse d'attaque à l'arme chimique. Une décision accompagnée par la diffusion, sur les réseaux sociaux, d'une photo le montrant dans le PC Jupiter, le poste de commandement de l'Elysée. Une photo rappelant celle de Barack Obama dans « la situation room ». S'agit-il pour autant d'un tournant dans la communication présidentielle ? Eléments de réponse avec Philippe Moreau Chevrolet, professeur de communication à Science Po et président de MCBG Conseil.