Blocages des universités: journée de mobilisation en France

En France, la Coordination nationale étudiante avait appelé à faire de ce mardi 10 avril une journée de mobilisation. Plusieurs universités ont ainsi été bloquées par des étudiants opposés aux nouvelles modalités d'accès à l'enseignement supérieur et la « sélection » qu'elles induisent.

« Lycéens, étudiants, chômeurs et salariés, c'est tous ensemble qu'il faut lutter, car c'est tous ensemble qu'on va gagner ». Quelque 1 200 personnes ont défilé ce mardi entre l'université de la Sorbonne et celle de Jussieu, à Paris, contre la loi Vidal et, plus largement, contre la politique du président Emmanuel Macron.

Trois universités sont entièrement bloquées depuis plusieurs jours, voire des semaines : à Montpellier, Toulouse et en région parisienne. Ailleurs, la situation est plus fluctuante. Chaque jour, de nouveaux blocages ont lieu ou des occupations sont levées. A la mi-journée ce mardi, le ministère de l'Enseignement supérieur chiffrait à « moins de dix » sur 400 le nombre des sites universitaires en proie à des perturbations.

Ainsi, à Nancy, les cours dans le Campus Lettres et Sciences, suspendus depuis le 22 mars, ne reprendront pas mercredi matin comme prévu en raison d'« un risque majeur de confrontation entre étudiants », a annoncé l'université de Lorraine.

L'université de Nanterre a quant à elle rouvert ce mardi, au lendemain de l'intervention musclée de forces de l'ordre dans un bâtiment occupé par des personnes qui, selon la direction, n'étaient pas des étudiants. Depuis, plusieurs étudiants et professeurs restent mobilisés contre la réforme de l'accès à l'université.

Dans une tribune publiée sur le site de France Info, plus de 400 enseignants se sont publiquement associés au mouvement de protestation. Ils dénoncent la « sélection hypocrite » résultant de la réforme de l'accès à l'université et disent leur volonté d'« élever le niveau de ceux qui ne l'ont pas ».

La loi Vidal, du nom de la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal, prévoit notamment que les universités françaises doivent désormais étudier et trier les dossiers des lycéens. Jusqu'à l'année dernière, c'est un algorithme qui permettait de les classer, avec parfois un recours au tirage au sort pour les filières les plus demandées, un système dénoncé comme très injuste.

(Avec AFP)

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