SNCF: quand les cheminots se mettent en ligne pour expliquer leur réseau ferré

Ils sont des dizaines d’agents SNCF, de conducteurs ou chefs de bord à raconter en ligne leur quotidien. Des cheminots connectés qui, pour démêler le vrai du faux concernant la réalité de leur profession, créent du lien avec les usagers de la SNCF ou tentent à coups de tweets de chasser les coups de blues qui parfois les affectent quand on leur reproche d’être des privilégiés.

Les cheminots ont le blues ! C’est la raison pour laquelle certains d’entre eux ont depuis quelque temps décidé d’investir les réseaux sociaux. « On se rend tous compte que beaucoup d’usagers ne connaissent pas nos métiers. » explique par exemple Philippe, conducteur de train en région Bretagne sur son compte Twitter.  « Je partage avec les internautes mes deux passions, mon métier et la photo », ajoute le cheminot qui publie des messages destinés aux usagers de sa ligne « clichés à l’appui, je vous explique pourquoi des feuilles mortes sur les rails, occasionnent d'importants retards ». Le conducteur tente de combattre les préjugés de certains voyageurs reprochant aux cheminots « toujours en grève », « d’êtres que des fainéants ». « Arrêtez s'il vous plaît, c'est vraiment pénible ! » réplique alors ce conducteur de train incompris.

La bataille numérique

D’autres agents SNCF réfutent l’image de « privilégiés » dont on les affuble comme «Amélie Chef de bord», un compte twitter ouvert il y a un an. Son auteure, une jeune femme qui est affectée aux TER et Intercités de l’Oise, s’est donnée comme mission de remettre la réputation des cheminots sur de bons rails. « Les gens devraient se taire quand ils ne connaissent pas les agents SNCF, leurs compétences, et leur envie de bien faire au quotidien. » explique-t-elle en préambule sur le réseau social. Son compte totalise aujourd’hui 18 000 de ses publications. Elle décrit ses « avantages », affichant le nombre de ses congés et RTT, les comparants au secteur privé. Elle  publie le montant son salaire de 1269 euros nets par mois, évoque ses contraintes métiers comme celui de « découcher une à deux fois par semaine pour le service ». Dans ses derniers tweets, elle propose avec humour d’en finir avec d'autres privilèges qu’accorde la SNCF, comme de supprimer la gratuité des billets pour les politiques et les militaires.

Inévitablement, en cette période de grève des trains, on assiste à une bataille de tweets et de hashtag sur les réseaux sociaux aux travers desquels s’affrontent les internautes sur fond de réforme gouvernementale de la SNCF, avec notamment #JeSoutiensLaGrèveDesCheminots en tête des tendances françaises de Twitter ou encore le mot clef  #STOPcheminotbashing qui s’oppose farouchement aux twittos de #STOPgrevesncf.

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