ZAD de Notre-Dame-des-Landes: l'ultimatum du gouvernement touche à sa fin

Quel sort sera réservé aux zadistes de Notre-Dame-des-Landes ? Samedi 31 mars, c'est la fin de la trêve hivernale et donc de l'ultimatum lancé par Edouard Philippe. Le Premier ministre a annoncé l'abandon du projet d'aéroport en janvier dernier. Il avait demandé aux zadistes, opposants aux projets installés illégalement sur ces terres, de quitter la zone d'ici le 30 mars. Ce n'est pas le cas. Une intervention policière pour les déloger est donc de nouveau envisagée.

Avec notre envoyé spécial à Notre-Dame-des-Landes, Alexis Bédu

Des expulsions ciblées. Ce sont les termes employés par la préfecture de Loire-Atlantique. Camille, un habitant de la ZAD (« Zone à défendre ») ne comprend pas ces menaces.

« Aujourd’hui, on ne sait pas, on a l’impression qu’ils sont enfermés dans leur propre "story-telling politique" où ils se sont convaincus que puisqu’ils ont abandonné le projet d’aéroport, il faut au moins qu’ils montrent qu’ils peuvent "se venger" au moins d’un certain nombre d’habitants de la ZAD d’où la création de catégories fictives entre les radicaux d’un côté, ceux qui seraient légitimes à rester, les paysans de l’autre. Ils s’inventent leur propre histoire et ils s’enferment dedans », déplore-t-il.

Des recours contre les expulsions viennent d'être déposés par les occupants de la zone. Parmi eux, les tensions et désaccords sur la stratégie à adopter sont toujours très présents. Pour Timothée, zadiste depuis deux ans, une opération de police aurait l'avantage de réunifier le mouvement.

« S’il y a une évacuation, je dirais que c’est la meilleure chose qui pourrait nous arriver, explique-t-il. Quand vous avez plusieurs groupes qui se chamaillent entre eux, la meilleure façon pour qu’ils se rassemblent, c’est d’avoir un ennemi qui est encore plus gros qu’eux. En 2012, si les gens ont réussi à travailler ensemble, c’est parce qu’il y avait cette menace policière qui était présente tous les jours ».

Des zadistes pas découragés et bien décidés à rester. Dès lundi commencera une semaine de chantiers : des plantations, des aménagements de champs et la réfection des hangars seront organisés.

Partager :