Mayotte: à la veille de la rentrée scolaire, les barrages reprennent

Alors que l’île française de Mayotte est secouée depuis le 20 février par une grève générale contre l'insécurité, la rentrée scolaire qui doit avoir lieu ce lundi 12 mars est sécurisée et aura lieu comme prévu, a assuré le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, alors que la tension est encore palpable. Un communiqué conjoint des ministères de l'Intérieur, de l'Éducation nationale et des Outre-mer indique d'ailleurs que des moyens supplémentaires ont été déployés sur l'île afin de permettre l'ouverture des écoles.

À quelques heures de la rentrée scolaire, la situation reste tendue à Mayotte. Des manifestants contre l'insécurité ont érigé plusieurs barrages, bloquant le principal port de l'île, situé au nord, à Longoni. Ils ont été érigés dès 8 heures du matin, et devraient être levés le soir et remis en place dès lundi matin, tandis que les points de blocages habituels reprendront en début de semaine, ont averti les organisateurs, en ajoutant que « rien ne rentrait, rien de sortait ».

Mouvement contre l'insécurité depuis plusieurs semaines

Mayotte est sécouée depuis le 20 février par un mouvement de contestation populaire contre l'insécurité, notamment aux abords des établissements scolaires. Une intersyndicale mène cette contestation sous des formes multiples comme avec des barrages, des manifestations, des opérations escargot, et le blocage de la liaison maritime, entre autres.

Des renforts de sécurité sont arrivés pour sécuriser le 101ème département français. Ils portent à près de 1 000 hommes le nombre de forces de l'ordre déployées sur le territoire, selon le ministère de l'Intérieur, qui répond ainsi « à la demande exprimée par les parents d'élèves et le corps enseignant ».

«La rentrée des classes se fera demain à Mayotte»

En outre, dès l'ouverture des classes « un dispositif associant 90 médiateurs de proximité », des assistants d'éducation, mais aussi des gendarmes mobiles sera présent à l’intérieur et autour des établissements scolaires. Il a été demandé au rectorat de tout faire pour que la rentrée ait lieu.

« L'Etat assumera pleinement ses responsabilités, la rentrée des classes se fera demain à Mayotte », a déclaré de son côté dimanche 11 mars le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.

«Il n'y aura pas de rentrée, il n'y aura que des grèves»

« Il n'y aura pas de rentrée, il n'y aura que des grèves », a menacé pourtant l'intersyndicale à l'origine du mouvement, samedi 10 mars. Appelant « toute la population de l'île à maintenir les actions », l'intersyndicale demande également aux maires de « fermer les écoles ».

Depuis le 28 février dernier, les manifestants érigent des barrages pour dénoncer l'insécurité chronique, et depuis début mars, l'ensemble des mairies de Mayotte sont fermées en signe de protestation et de ralliement au mouvement.

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