Mondial du tatouage: «Etre tatoué au visage permet de sortir du lot»

Oubliez les ancres gribouillées sur un bras poilu avec « Maman » écrit en-dessous, le tatouage est devenu un art à part entière. Le 10e art, même, selon les 420 exposants venus des quatre coins de la planète au Mondial du Tatouage du 9 au 11 mars. C’est l'événement parisien créé par le tatoueur Tintin. Cela se passe porte de la Villette à Paris, et comme tout le monde est de plus en plus tatoué, RFI a rencontré les plus chevronnés des plus chevronnés, ceux qui se font tatouer le visage.

L’aiguille du tatoueur frôle la pupille de Jérémy, puis repart vers son oreille dans un délié. C’est le 46e tatouage sur le corps du jeune homme : « Je me fais tatouer le mot Ginjah, c’est la connexion entre ginger parce que je suis roux, et Jah comme Jah Rastafari parce que je suis un fan de reggae tout simplement ». Et pourquoi sur la tête ? « Mon corps est en chantier globalement, c’était l’endroit où je pouvais faire un beau flash s’en empiéter sur d’autres tattoos », explique le jeune homme.

Se tatouer le visage car il n’y a plus de place sur le corps, voilà une bonne raison. Mais Dudy, elle, avec ses papillons bleus autour des yeux en a une autre : « Aujourd’hui tout le monde est tatoué. Donc si tu veux être un peu plus tatoué que les autres, finalement si tu te tatoues la gueule, tu vas sortir du lot en étant tatoué ».

Deux fois plus douloureux

Il n’empêche qu’un tatouage sur le visage peut parfois compliquer un peu la vie. Andrea est venue du Brésil et ses motifs polynésiens tatoués sur la bouche, n’ont pas facilité son passage à la douane de Roissy : « On voit qu’il y a immigration, que ce sont des choses très bureaucratiques, les gens te regardent un peu sur le côté, comme ça, parce que ce n’est pas normal encore ».

Alors les tatoueurs comme Alex réfléchissent à deux fois avant de tatouer un visage : « Un jeune de 18 ans qui se pointe à la boutique et qui me demande un tatouage sur le visage, je ne vais pas lui faire. Si le type déjà n’a pas de travail, ça va lui pourrir la vie, le pauvre ». Une dernière précision si vous êtes tenté par un tatouage sur le visage, la sensation est deux fois plus douloureuse que sur un bras.

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