Plus que la saisie d'une grande partie de son patrimoine immobilier, plus encore que la solitude qu'il dit connaître depuis 5 ans, ce qui angoisse vraiment Jérôme Cahuzac, c'est la perspective de finir derrière les barreaux.
Vêtu d'une veste noire et d'une chemise blanche ouverte, l'ancien ministre du Budget a pris brièvement la parole lors du premier jour de son procès en appel.
Lorsque le président du tribunal lui demande pourquoi il fait appel, sans hésiter, Jérôme Cahuzac répond : « j'éprouve un sentiment assez banal, la peur d'aller en prison ». Avant de poursuivre, « mais je reconnais les faits ».
Depuis sa condamnation en 2016, le couple Cahuzac a déjà remboursé 2,3 millions d'euros au fisc. L'enjeu de ce procès n'est donc pas une question d'argent. La véritable question à laquelle devra répondre la cour d'appel est celle-ci : faut-il envoyer, ou non, Jérôme Cahuzac en prison ?
Et c'est une pointure du barreau, Eric Dupont-Moretti, qui tentera d'obtenir une peine inférieure à 2 ans de prison, synonyme d'aménagement possible. Mais en appel, le risque est d'être condamné plus lourdement qu'en première instance. Jérôme Cahuzac encourt 5 ans de réclusion.