Interroger Jawad Bendaoud sur sa personnalité, c'est l'assurance pour le tribunal de subir les excès de ce prévenu bien singulier. Depuis l'ouverture de son procès mercredi 24 janvier, Bendaoud ne parle que de lui et toujours dans un verbiage très embrouillé.
« Il est exceptionnellement difficile à interroger », déplore Didier Seban, avocat des parties civiles. Vendredi, l'homme présenté comme « le logeur de Daech » s'est ainsi emporté à plusieurs reprises contre les avocats des parties civiles, pensant qu'on l'assimilait au groupe terroriste. « Il faut rester serein dans les question qu'on lui pose. Mais dans le même temps, quand on lui pose des questions, il répond sur d'autres sujets », remarque encore Didier Seban.
« Il est assez intelligent, il a compris qu'il devait se présenter seulement comme un trafiquant de drogue, comme un délinquant et il ne parle que de ça. Pour le reste, il évite de répondre aux questions », poursuit Me Seban.
Depuis le début du procès, Jawad Bendaoud fait son show, attire un public nombreux, dont quelques personnalités. Difficile avec lui d'aborder le fond du dossier et de déterminer s'il y a lieu de condamner le logeur de Saint-Denis pour « recel de terroristes ».
Alors qu'il encourt six ans de prison, ce délinquant multirécidiviste de 31 ans s'est inquiété pour son avenir : « Je suis fini, que je mente ou pas. Qui va m'embaucher dehors ? J'avais un projet de point de vente de cocaïne. Qui va s'associer avec moi ? »