Après les multiples agressions qui les ont poussés à déclencher leur mouvement, les surveillants de prison réclament en priorité que leur sécurité soit assurée.
C'est sur ce point notamment qu'avaient achoppé les négociations avec Nicole Belloubet mardi dernier. La ministre de la Justice a semble-t-il revu sa copie. Les nouvelles propositions mises sur la table concernent principalement les détenus radicalisés et violents. Avec comme principale annonce une augmentation de leur prise en charge spécifique dans des quartiers dédiés.
Les gardiens de prison se voient également proposer de meilleurs équipements, comme des gilets pare-balles, des alarmes portatives et plus d'effectifs, avec le recrutement de 1 100 surveillants supplémentaires dans les quatre années à venir.
Dernier volet des propositions de Nicole Belloubet : la rémunération, avec une hausse des primes et des indemnités. L'enveloppe qui y est consacrée s'élève à 30 millions d'euros.
Mais le syndicat FO pénitentiaire a annoncé jeudi dans un communiqué qu'il ne signerait pas les propositions présentées par le ministère de la Justice. Tout comme la CGT pénitentiaire, qui a fait savoir qu'une large majorité de ses adhérents s'était également prononcée pour un refus du projet d'accord de la chancellerie.
De son côté, Emmanuel Macron a déclaré que le Premier ministre Edouard Philippe et lui-même avaient « pleine confiance » et soutenaient « pleinement » la ministre de la Justice pour résoudre la crise des prisons. « La ministre est à la manœuvre et, je suis sûr, aura une solution négociée avec les organisations » syndicales, a estimé le président de la République.
« Aujourd'hui, il y a une proposition qui est sur la table, il faut que chacun se positionne. Il faut que chacun ait le sens des responsabilités. Nous avons fait des propositions, nous considérons qu'elles sont tenables (...) je ne m'engage pas sur des choses qui ne sont pas tenables », a pour sa part affirmé Edouard Philippe lors de son rendez-vous hebdomadaire avec les internautes sur Facebook.