Visage fermé, bouche pincée, Virginie Faux et Eva Loubrieu n’ont pas pu mardi regarder Georges Tron dans les yeux. Ces deux anciennes employées municipales devront ce mercredi expliquer à la cour d'assises de Bobigny la façon dont ces agressions sexuelles se seraient déroulées.
A l’origine, il y aurait eu des séances de réflexologie plantaire, une médecine alternative qu’a longuement développée l’ex-secrétaire d’Etat à la Fonction publique et actuel maire de Draveil à l’ouverture de son procès, mardi.
En première instance, une ordonnance de non-lieu avait été prononcée. Aujourd’hui, l’avocat de Georges Tron, Me Eric Dupond-Moretti, entend bien rappeler les motivations des juges de l’époque. « On met en exergue clairement, et je pèse mes mots, les mensonges des plaignantes. On tient également à rappeler que le Front national est derrière tout cela », a-t-il souligné.
L’ancien secrétaire d’Etat s’estime victime d’un « complot » de ses adversaires politiques du Front national. En face, les deux anciennes employées l’accusent de viol et persistent. Ce sera donc parole contre parole.
L’avocat de Georges Tron demandera l’acquittement. « Georges Tron est totalement innocent des accusations portées contre lui. Il n’a strictement rien à faire ici », plaide Eric Dupond-Moretti.
Mais ce mercredi, ce sont les deux plaignantes qui seront entendues par les jurés d’assises – cinq femmes et un homme. Georges Tron encourt 20 ans de prison.