Avec notre envoyée spéciale à Pantin, Sylvie Koffi
Situé à deux pas de l’église de Pantin, le centre a été aménagé dans un ancien laboratoire de 600 m2, sur deux étages. Tout a été pensé pour accueillir ces jeunes rescapés qui ont pris tous les risques pour fuir un conflit, la pauvreté ou pour rejoindre un proche. Arrivés à Paris, ils sont seuls et à la rue.
« On attend également des gens venant du Tchad et du Soudan et des jeunes venant d’Afghanistan », explique Laureen Cissé, responsable du centre et de la gestion des différents pôles d’activités : le pôle santé somatique, le pôle santé mentale, le pôle juridique et le pôle vie sociale.
« Les jeunes sont accompagnés ici par un éducateur notamment qui va leur donner accès à cette première salle, qui est une salle d’activité. Là ils vont pouvoir s’asseoir, se poser, s’amuser, charger les téléphones, c’est quelque chose de très important pour eux et c’est quelque chose d’extrêmement difficile pour eux dans la rue. S’ils ont des questions, on pourra y répondre et après ils seront vus en consultation avec les différents partenaires, selon leurs besoins. »
Une « question de survie »
Corinne Torre, chargée de mission France chez MSF rappelle la nécessité d'avoir une structure comme celle-ci : « Il faut absolument cesser de traiter [ces jeunes] à charge et de les laisser dans la rue. C’est impossible. C’est une population particulièrement vulnérable, qui a des risques en plus de tomber dans des réseaux de passeurs, dans des réseaux de prostitution parce qu’aujourd’hui c’est une question de survie pour eux. Ils n’ont pas accès à l’aide alimentaire, ils n’ont pas accès aux soins. C’est absolument indigne. »
Le centre ouvre dès 9 heures, et peut recevoir une cinquantaine de jeunes pour des démarches administratives ou de santé. Et ils devront quitter les lieux le soir à 17 h.