Avec notre envoyé spécial à Tourcoing, Anthony Lattier
Le chef de l'Etat français a profité de son passage à Tourcoing pour répondre aux critiques. Il veut tordre l’idée - qui fait fureur en ce moment, dit-il -, selon laquelle il mettrait en place actuellement une politique pour les gens qui réussissent, et rien pour les autres. « Je ne sais pas ce que c’est que d’avoir une politique pour les plus riches », assure Emmanuel Macron.
Pour lui, ses choix visent aussi les banlieues, parce qu’ils favorisent les entreprises, l’investissement et la mobilité. « Il y a une pauvreté, une exclusion sociale qui est toujours présente, a déclaré le chef de l'Etat. Il y a cette espèce de terre de contraste qui fait notre pays aujourd’hui – et nous l’avons vu à Clichy ensemble hier, nous le revoyons là – où les défis profonds de la politique de la ville viennent se frotter avec des promesses formidables d’innovations et d’ambitions économiques comme ce lieu », en référence à des lieux innovants comme la Plaine-Images, pépinère d'entreprises où il s'est rendu.
Le chef de l’Etat annonce au passage une série de mesures spécifiques pour lutter contre les discriminations à l’embauche notamment. Il veut rendre publiques les entreprises les plus délinquantes en la matière. Il met aussi l’accent sur les « emplois francs » adoptés par les députés la semaine dernière: des aides aux entreprises pour ceux qui embauchent des habitants de quartiers défavorisés.
Et puis, pour ne pas laisser les quartiers à l’abandon, le président français promet une présence plus forte des services publics, avec des policiers du quotidien, plus de bibliothèques, des maisons de santé, et le respect des engagements de l'Etat au sujet de l'ANRU, dont l'élu local socialiste Olivier Klein va prendre la tête.
En clair, le président parle du retour de l’Etat. Une façon aussi de lutter contre la radicalisation de certains.