Le parquet n'a pas attendu 24 heures pour faire appel du verdict rendu par la cour d'assises spéciale de Paris : 20 ans de prison pour Abdelkader Merah, 14 pour Fettah Malki. Il estime en cela qu'elle n'a pas tiré toutes les conséquences juridiques des faits qui lui étaient soumis et rejoint ainsi l'avis de nombreuses familles de victimes.
Car si Abdelkader Merah a bien été condamné pour association de malfaiteurs terroriste, il a en revanche été acquitté pour complicité d'assassinat. Or, c'est précisément ce chef d'accusation qui peut être puni par la réclusion criminelle à perpétuité.
En faisant appel, le ministère public souhaite donc que la justice se penche de nouveau sur cette accusation. Lors de son réquisitoire, l'avocate générale Naïma Rudloff avait déjà tenté de démontrer la culpabilité d'Abdelkader Merah pour complicité d'assassinat. Elle avait demandé la réclusion criminelle à perpétuité pour le frère de Mohamed Merah et 20 ans de réclusion pour Fettah Malki. Mais faute de preuves, les jurés avaient accordé le bénéfice du doute à Abdelkader Merah en l'acquittant du chef de complicité des sept assassinats perpétrés par son frère Mohamed.
En appel, c'est une cour d'assises composée de neuf magistrats, tous différents de ceux qui ont siégé en première instance qui jugera l'affaire. Mais l'avocat général, celui qui requiert la peine, lui, peut rester le même qu'en première instance.