« Et qu’est-ce qu’on veut ? », hurle une militante dans le micro. « Un procès », répondent les autres. « Pour qui ? », « Polanski », poursuivent-elles. Dans le froid, sur le parvis de la Cinémathèque, quelques dizaines de manifestantes ont répondu à l’appel d’Osez le féminisme.
« Si Osez le féminisme a organisé cette manifestation ce soir c’est pour que cet hommage à Polanski s’arrête, parce que c’est particulièrement insultant pour toutes les femmes victimes, même pour les droits des femmes, de continuer à célébrer un tel agresseur comme l'est Roman Polanski », souligne Raphaëlle Remy-Leleu la porte-parole de l’association.
Dans le hall de la Cinémathèque, deux militantes Femen sont évacuées de la salle avant la projection du dernier film de Roman Polanski D’après une histoire vraie. Costa Gavras, le président de l’institution, prend la parole, très ému : « Je dois préciser qu’il n’a jamais été question une seconde de renoncer à cette rétrospective sous la pression d’amalgames des plus douteux et des plus injurieux. »
Costume gris, Roman Polanski lui-même s’adresse au public. Et justifie le rôle de la Cinémathèque, dans un parallèle hasardeux avec les persécutions nazies.
« La cinémathèque permet de conserver tous ces films maintenant pour l’éternité disons, contrairement à une époque on pouvait brûler (les films) comme Hitler brûlait les livres », dit-il.
Roman Polanski a droit à une ovation debout. A l’extérieur, la manifestation continue. « Extradition pour Polanski », pouvait-on entendre.
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