Sur un euro dépensé en nourriture, six centimes seulement atterrissent dans la poche des agriculteurs. Pour leur permettre de mieux gagner leur vie et de sortir de leur dépendance aux aides gouvernementales, le chef de l'Etat veut mettre un frein à la guerre des prix entre industriels et distributeurs.
Pour cela, il est question d'instaurer un prix minimum de ventes des produits et de limiter le nombre de promotions. Il est aussi question de changer le mode de négociations actuel pour que les prix payés aux fermiers soient fixés à partir de leur coût de revient. Les transformateurs et les distributeurs appliqueraient leurs marges ensuite.
Des pistes bien accueillies par l'ensemble des acteurs, mais qui passent déjà mal auprès de l'association de défense des consommateurs, UFC-Que Choisir, et auprès de Michel-Edouard Leclerc. Selon le distributeur qui se vante de pratiquer les prix les plus bas « une hausse des prix de 5% à 15% est à prévoir pour les consommateurs ».
L'Ania, l’Association nationale des industries agroalimentaires, tempère : les consommateurs n'auraient à débourser que 15 euros de plus par an pour redresser la filière.
Le chef de l'Etat serait prêt à légiférer, par ordonnance si nécessaire, pour changer la loi de modernisation de l'Economie qui régit les relations commerciales.