L'enjeu est de taille pour le monde agricole, qui souffre de la guerre des prix qui fait rage depuis cinq ans entre grandes enseignes. Emmanuel Macron a souhaité faire de la rémunération des agriculteurs une priorité, et a dit qu'il n'excluait pas de faire monter les prix pour aider les agriculteurs à s'en sortir.
En France, sur dix euros dépensés en fruits et légumes, seuls 62 centimes vont dans la poche de l'agriculteur. A un mois de la reprise des discussions avec les grandes surfaces, le gouvernement se dit prêt à légiférer par ordonnances pour modifier le rapport de force entre les enseignes et les producteurs qui pour certains vendent à perte.
C'est le cas de plus de la moitié des producteurs de lait souligne, Olivier Alain, éleveur de vache allaitante, et coordinateur de ces ateliers des états généraux de l'alimentation. « Beaucoup arrêtent, se découragent complètement. Je ne vais pas faire allusion aux drames qui se passent dans nos campagnes, mais la situation est dramatique et perdure. En viande bovine et en lait, elle va un peu mieux. Donc il faut les chouchouter, et il faut qu'ils retrouvent un prix qui leur permette d'être sereins. »
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Et pour seulement trois euros de plus par habitant et par an, une sortie de crise serait possible. Mais les Français sont-ils prêt à dépenser ce petit plus pour leur alimentation ? Pour Stéphane Travert, le ministre de l'Agriculture, la réponse est oui : « Si le consommateur sait qu'il va trouver un produit en qui il a toute confiance, un produit dont il sait qu'il aura porté une rémunération suffisante pour les producteurs, le consommateur fera confiance à ces produits et achètera. »
Les discussions autour de la création et de la répartition de la valeur des produits agricoles se poursuivront jusqu'à fin septembre.