Pour la première fois depuis 10 ans, tous les syndicats de la fonction publique ont appelé à manifester. Le gel des salaires des fonctionnaires et la baisse de leu effectifs sont au coeur de la grogne. La remise en cause de leur statuts, fait également parti de leurs inquiétudes.
Et pour la première fois, la CFDT a appelé à manifester. «Ce que nous attendons aujourd’hui, c’est que le gouvernement entende 5,4 millions d’agents qui ne sont pas tous fonctionnaires dont certains sont des contractuels dans la plus grande précarité qui voit se succéder des CDD pendant parfois jusqu’à 6 ans et il faut donner des réponses aux attentes et à l’expression des agents. Je le rappelle, la dernière mobilisation d’ampleur c’était en mai 2014, la dernière mobilisation unitaire c’était il y a dix ans, donc des mobilisations comme celle d’aujourd’hui sont rares. Et si le gouvernement n’entend pas les attentes et les propositions parce que les agents ne sont pas là contre, ils sont là pour. Et nous appelons aujourd’hui le gouvernement à prêter l’oreille à nos propositions », explique Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT Fonction publique
Pour Éric Coquerel, député de la France insoumise, cette manifestation est légitime compte tenu des situations auxquelles font face les agents publics : « Ils ont bien raison de se mobiliser parce qu’il y a de quoi. Aujourd’hui on va commencer à discuter d’un projet de loi de Finance qui prévoit non seulement le gel encore de l’indice des fonctionnaires. Je vous rappelle que ça fait plusieurs années qu’ils n’ont pas vu leurs revenus augmenter. Un jour de carence, mais aussi surtout la suppression de fonctionnaire. En se mobilisant, ils se battent pour l’intérêt général parce qu’il faudra m’expliquer dans quel domaine il faut supprimer aujourd’hui les fonctionnaires. Dans la police ? Dans la santé ? Dans la sécurité ? Dans l’éducation ? Donc on voit bien qu’on est arrivé à l’os comme on dit. »
Les syndicats ont également reçu le soutien du député Christian Jacob, président du groupe LR à l'Assemblée nationale, qui comprend l'inquiétude des fonctionnaires face au gouvernement. « On est sur un budget qui est un budget anti classe moyenne. On est dans la continuité de la fiscalisation et sur les fonctionnaires on leur dit 'Ecoutez, on va vous augmenter la CSG, mais rassurez-vous on vous compensera, mais on ne sait pas quand, on ne sait pas comment et on ne sait pas avec quoi' donc ça suscite effectivement un peu d’inquiétude. »