« C'est parfait. » Voilà quelle a été la première réaction de Jean-Luc Mélenchon à l'annonce du départ de Florian Philippot du Front national. Le bras droit de Marine Le Pen avait une stratégie : réorienter la ligne politique du FN vers des thématiques traditionnellement plus de gauche - défense des classes populaires, critique de l'Europe néo-libérale - dans l'espoir d'élargir son électorat.
La démission de Florian Philippot offre donc une opportunité à Jean-Luc Mélenchon, explique le politologue Thomas Guénolé : « Le départ de Florian Philippot du Front national rend plus facile pour La France insoumise de reconquérir les électeurs de gauche très peu nombreux en réalité qui se sont perdus dans un vote FN. Au second tour de la dernière présidentielle vous avez 90% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon qui n’ont pas voté Le Pen. Donc le réservoir qui peut être reconquis en reprenant des voix de gauche au FN, il est très maigre, mais c’est quand même toujours ça de pris. »
Le chef des insoumis a d'ailleurs sauté sur l'occasion. Il a appelé « tous ceux qui sont fâchés, mais pas fachos » à le rejoindre, lui qui cherche à fédérer tous les mécontents de la politique d'Emmanuel Macron en organisant samedi une grande marche à Paris.