A l'Elysée, même en été, la stratégie politique ne prend pas de vacances, et l'oublier, c'est risquer l'image qui colle à la peau.
En 2007, Nicolas Sarkozy, alors fraîchement élu, avait séjourné sur le yacht de l'homme d'affaires Vincent Bolloré avant de s'envoler vers les Etats-Unis pour quelques jours dans une villa de milliardaire. Des vacances de luxe, et voilà comment le chef de l'Etat est devenu en l'espace de quelques semaines et jusqu'à la fin de son quinquennat, le président «bling-bling».
Cinq ans plus tard, rupture de style. François Hollande veut être un « président normal ». Il prend le train direction le fort de Brégançon situé sur la Côte d'Azur et se fait photographier en short. Cette apparente légèreté passe mal chez les Français. Tout comme la durée de ses vacances d'ailleurs : 19 jours. L'été suivant, le président socialiste a retenu la leçon, ne s'éloignant qu'une semaine de son bureau.
Jusqu'à présent, Emmanuel Macron est resté très discret sur ses congés. Question de sécurité, précise son entourage. Pour ces raisons, le chef de l'Etat n'ira, dit-il, ni dans sa maison du Touquet (Nord-Pas-de-Calais), ni au fort de Brégançon, désormais ouvert aux visiteurs. Avec ce silence, le président suit surtout la ligne de conduite fixée depuis son arrivée au pouvoir : au travail ou en vacances, la communication de l'Elysée reste verrouillée.