Comment justifier un taux de présence quasi nul à l'Assemblée après seulement trois mois de législature ? Pas difficile pour les anciens, rompus à l'exercice. Qu'ils soient restés fidèles aux partis traditionnels, ou qu'ils soient passés sous la bannière de La République en marche, l'excuse est toute trouvée : connaissant bien la maison, ils disent attendre que les petits nouveaux cessent les gesticulations enthousiastes de leur début de mandat pour pouvoir revenir.
En attendant, ils ne veulent pas faire planer le doute, ils sont bien studieux, puisqu'ils ont décidé de se concentrer sur leur circonscription. C’est ce qu’avance par exemple le député LREM Jean-Michel Clément, comme le note le site France Info, arguant que « passer son temps sur un banc à ne rien dire » - dans une « majorité pléthorique » où « on nous impose un devoir de silence » n’est pas l’idée qu’il se fait de la vie parlementaire.
Mais certains des nouveaux arrivants manquent eux aussi à l'appel, notamment les députés d'Outre-mer qui avancent la longueur de leur voyage, au point, pour certains, de n'avoir jamais mis un pied dans l'hémicycle. L'élu guyanais Lénaïck Adam, cité en exemple dans le discours de politique générale d'Edouard Philippe a déjà raté de nombreuses séances. Mais comme il l'a expliqué là encore à France Info : « les élus d'outre-mer ne peuvent pas rentrer en circonscription d'un coup de Vélib' ou de scooter. »
Excuses surprenantes
D’autres nouveaux venus ont des excuses plus surprenantes. Il en va ainsi du député apparenté MoDem du Morbihan, l’ancien navigateur Jimmy Pahun : « On ne m’avait pas notifié que je devais être présent pour le vote de la loi d’habilitation », s’est-il justifié au site de la chaîne LCI, mi-juillet.
S’il n’a rien d’intrinsèque à la nouvelle législature, l’absentéisme dans l’hémicycle fait tache, notamment lorsqu’un texte d’importance est présenté : ce fut ainsi le cas le 6 juillet dernier, lorsque le projet de loi surla prolongation de l’état d’urgence a été présenté… devant seulement 150 députés.
Des députés qui se disent déjà épuisés mais qui vont devoir affronter une rentrée difficile avec la réforme du Code du travail et le premier budget de la nouvelle majorité. Certains dans la majrité, si l'on en croit Les Echos, seraient pourtant prêts à jetter l'éponge pour regagner le privé.
Côté sanction, selon le règlement de l’Assemblée, un député qui oublie de se présenter en commission, le mercredi matin, s’expose à une retenue de 25% de son indemnité parlementaire.