« C’est grillé, c’est comme un champ de chaume, pareil. C’est dû à la sécheresse, l’herbe est jaunie. Il n’y a plus rien. C’est des paillassons comme on appelle cela chez nous », se désole Guylaine Barbot une éleveuse de brebis dans le nord des Deux-Sèvres. La région est particulièrement touchée par la sécheresse ces derniers mois et elle n'a pas vu une goutte d'eau depuis la mi-juin. Les stocks de fourrage sont au plus bas. Du coup, on entame les réserves de l'hiver.
« Les conséquences ? Ce n’est pas compliqué, les animaux, on a commencé à les nourrir à partir du 15 juin, ils sont nourris à la paille. Ils ne sont pas nourris au foin. Sachant qu’on a plus d’un tiers de moins de fourrage en herbe que ce que l’on a d’habitude », explique Thierry Bernier, responsable de la viande bovine au niveau départemental et référent de la démarche Éleveur et Engagé en Nouvelle-Aquitaine .
Plus grave encore, certains éleveurs pensent qu'ils devront vendre une partie de leur cheptel. « Quand on n’a pas le choix, on vend la vache et le veau. C’est la production des années à venir qui est fortement hypothéquée. Ce qu’il faudrait, c’est désormais un mois d’août et un automne comme on dit "pourris". On pourrait encore sauver les meubles », espère Alain Chabauty du syndicat Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) des Deux-Sèvres.
Sauf que Météo France n'est pas optimiste pour les semaines à venir, et que le risque de sécheresse ne va pas faiblir à moyen terme.