Le dernier cas connu remonte au 3 avril dernier. Un père de famille d’une quarantaine d’années, employé du site Renault de Sandouville (Seine-Maritime), tente de se pendre. Autour de son cou, une pancarte avec les noms de ses chefs d’ateliers et ces mots, « ils m’ont tué ».
A Noël, une autre employée était passée à l’acte dans les toilettes de l’usine. « Il y a une vraie souffrance au travail chez Renault, 14 000 intérimaires... Des cas, on en a vue en pagaille », commente Nicolas Guermonprez, délégué de la Confédération générale du travail (CGT) à Renault Sandouville.
Selon nos confrères du Parisien, qui ont dressé un décompte avec l'aide des syndicats, rien qu’en 2016, le site de Cléon, spécialisé dans la fabrication des moteurs Renault et qui emploie 5 000 personnes, a vécu quatre suicides ou tentatives parmi les contrats à durée indéterminée (CDI).
A la multiplication des intérimaires, aux pressions de l’encadrement, s’ajoutent les départs à la retraite non remplacés et l’augmentation des cadences, ce qui dégrade aussi la qualité des tâches effectuées.
Nicolas Guermonprez évoque l'exemple de l’attaque informatique qui a frappé le groupe récemment : « C’était juste une remise à jour de certains logiciels et ils n’ont pas eu le temps de le faire. Certains salariés le vivent mal. »
La direction du constructeur automobile Renault refuse de son côté de mettre ces suicides sur le compte d’une dégradation des conditions de travail. « Chaque cas est unique et attaché à une histoire personnelle », fait savoir la communication du groupe.