Grande figure de l’écologie en France, Nicolas Hulot est attendu au tournant. Ce vendredi, le nouveau ministre de la Transition écologique a fait ses premières grandes annonces sur RMC/BFMTV. Il l’assure, le gouvernement va bientôt présenter une loi visant à « interdire toute nouvelle exploration d'hydrocarbures sur les territoires métropolitains et les territoires d'outre-mer ». « Pour qu'il n'y ait pas de nouveaux permis, on doit changer par la loi le code minier, et on va le faire dans un délai très court », a déclaré Nicolas Hulot.
Ces déclarations s'inscrivent dans la lignée de propos tenus en février par Emmanuel Macron, alors simple candidat à l'élection présidentielle, qui s'était dit opposé à la recherche de gaz de schiste en France métropolitaine. En ce qui concerne les territoires d'outre-mer, le nouveau président avait même envisagé de mettre fin aux permis d'exploitation d'hydrocarbures, qui concernent notamment les forages pétroliers dans le département français de la Guyane. Sur ce plan, M. Hulot a jugé difficile vendredi d'agir au niveau de l'exploitation plutôt que l'exploration, estimant qu'une telle stratégie ouvrirait la voie à de nombreux litiges entre l'Etat et les compagnies concernées.
Le blocage de l'exploration d'hydrocarbures sera un élément phare d'un vaste plan que M. Hulot présentera en juillet et qu'il compte voir adopté d'ici l'automne. Le ministre a aussi exprimé son souhait d'agir « assez rapidement » pour aligner la fiscalité du diesel, actuellement plus avantageuse, sur celle de l'essence.
Nicolas Hulot veut aller plus loin sur les perturbateurs endocriniens
« La France va rester ferme » sur le texte visant à définir les perturbateurs endocriniens (PE) actuellement discuté à Bruxelles, a assuré Nicolas Hulot. « Quand je suis arrivé, la première chose que j'ai demandé c'est le report de ce texte », a-t-il souligné, précisant qu'une discussion est engagée depuis jeudi avec son homologue allemande.
« Mon rôle c'est d'aider à protéger les Français de ces empoisonnements », a assuré le ministre. Si le texte européen présente « un certain nombre d'acquis (...) il y a des exonérations dans le texte qui en l'état sont inacceptables. J'espère que nous allons pouvoir trouver une position commune ».
Un réseau d'ONG européennes a récemment interpellé le ministre sur ce document, jugé insuffisant, car il impose une charge de preuve si élevée que rares seront les substances au final exclues. Les critiques du projet, dont les principales sociétés savantes d'endocrinologie en Europe, dénoncent aussi l'instauration de dérogations pour toute une catégorie de pesticides.
Les perturbateurs endocriniens sont des substances qui dérèglent le fonctionnement hormonal, affectant la santé et la reproduction des populations, y compris à de très faibles niveaux d'exposition selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
(avec AFP)