Y’a t-il eu une faille dans le système ? C’est en tous cas une question à laquelle doivent répondre les enquêteurs qui cherchent à comprendre cette nouvelle attaque contre les forces de l’ordre sur « la plus belle avenue du monde ». Repéré pour ses fréquents allers-retours en Turquie (pays de passage privilégié des jihadistes européens vers la Syrie), l'homme était fiché « S, comme Sûreté de l’Etat » depuis deux ans.
L'homme pratiquait le tir sportif
Comme près de 150 000 personnes en France, l’assaillant bénéficiait non pas d’un permis de port d’arme, mais d’une autorisation à détenir une arme de catégorie B. Un droit réservé aux tireurs sportifs dont faisait partie Adam Djaziri ou accordé pour des « motifs de sécurité ». Le présumé terroriste disposait donc légalement du droit de posséder les deux 9 mm Sig-Sauer et Glock retrouvés dans son véhicule. Même chose pour le fusil d’assaut pourvu que ce dernier soit semi-automatique, autrement dit qu’il ne puisse pas tirer en rafales.
La Mégane bélier utilisée contre le fourgon des gendarmes mobiles lundi après-midi a pris feu quelques mètres après la percussion. A son bord, outre les armes, un stock de munitions et une bonbonne de gaz.
Comment un fiché S peut-il obtenir le droit d’être armé ?
Théoriquement, aucun fiché S pour « Sureté d’Etat » ne peut bénéficier de ce genre d’autorisation affirment les spécialistes, un prétexte est alors fourni aux demandeurs pour justifier l’avis défavorable.
Adam Djaziri a obtenu cette autorisation en 2012, soit trois ans avant d’être fiché par les services de sécurité. Mais comment a-t-il pu renouveler son autorisation cette année ? Selon une source proche du dossier, citée par nos confrères du Parisien, « les gendarmes se seraient adressés à la Direction générale de la sécurité intérieure qui a considéré qu’il n’était pas opportun de lui retirer la détention d’armes. »