Avec notre envoyé spécial à Chantilly, Julien Chavanne
Cela fait près de 15 ans qu'Eric Woerth représente l'Oise à l'Assemblée nationale française. Mais il est cette fois en difficulté, distancé par la candidate du parti La République en marche, Stéphanie Lozano. Aussi, François Baroin est venu le soutenir, mercredi 14 juin 2017.
Après un passage dans les rayons d'un supermarché, les deux anciens ministres ont rendu visite aux commerçants de la petite ville de Larmorlaye. Leur message : la droite a encore des chances de limiter la casse au second tour. « On croise les doigts... », lance, peu rassurée, une buraliste qui vote LR.
Démoralisée, à bout de souffle, la droite croise donc les doigts pour éviter la déroute dimanche prochain. Combien de sièges seront sauvés ? François Baroin ne se risque pas à donner un chiffre. « Il nous faut le plus grand nombre de députés possible. Combien ? 80, 90, 100 ? Ça n'a aucun sens. »
En privé, certains membres de l'équipe de campagne du parti Les Républicains le reconnaissent : il faudrait un miracle pour atteindre la barre symbolique des 100 députés dans le palais Bourbon après ces législatives. Devant 200 personnes réunies à Chantilly, François Baroin ne fait même plus semblant d'y croire.
« L'objectif, dit-il, c'est d'accepter la défaite, de s'incliner avec respect devant le choix des électeurs, mais de dire que notre devoir, et ce sera l'intérêt aussi de l'action du gouvernement, sera d'être en situation d'être une opposition responsable, forte sur ses bases, solide sur ses valeurs, et fière de l'être. »
La droite française est résignée. Les plus lucides espèrent obtenir entre 40 et 80 sièges dimanche soir.
→ À relire : La droite et (surtout) la gauche se noient sous la déferlante macroniste