A Aulnay-Sous-Bois, une journée pour recréer du lien entre jeunes et policiers

C’était il y a quatre mois, l’affaire Théo réveillait la colère des jeunes des cités en France. Pour recréer le lien entre jeunes et policiers, la mairie d’Aulnay-Sous-Bois a décidé de les rassembler ce mercredi 24 mai. Jeunes et policiers ensemble. Au programme : des jeux de poursuite avec des lasers, des parcours d’exercices, des démonstrations de la brigade cynophile et l’essai des véhicules et du matériel des agents.

Avec notre envoyé spécial à Aulnay-sous-Bois, Stéphane Lagarde

« Les gosses devant ! » « Un cliché loin des clichés », s'enthousiasme le maire d’Aulnay-sous-Bois, Bruno Beschizza, mais une image savamment travaillée. Dans un même sourire, les jeunes des cités aux côtés des uniformes de la police municipale. Une photo de fin de journée et un point de départ.

Mehdi Thouaria, directeur de la jeunesse et de l’éducation à la ville : « Là, on a un temps fort qui sera, selon moi, un point de départ justement pour recréer du lien. Je ne sais pas si c’est une police de proximité, en tout cas c’est une police aujourd’hui qui est à proximité des jeunes. »

Délivrer un passager d’un véhicule incendié comme pendant les émeutes ou grimper sur une moto équipée de gyrophare, toute la journée les jeunes ont joué aux policiers.
Objectif : remettre la notion de service public au centre du débat.

Loïc Le Roux est directeur tranquillité et sécurité publique à la ville d’Aulnay-sous-Bois : « On leur montre quel est notre métier. Il faut remettre cette notion d’humanité dans nos échanges. »

« Nous, on ne les aime pas »

Mais remettre des hommes sous les uniformes, apprendre à mieux se connaître ne se fait pas en un jour. « Avec toutes les affaires qu’il y a eues, Théo et tout ça, je pense que c’est une très bonne manière de se racheter pour les policiers », estime Amina, 14 ans. Altman, 14 ans également, rajoute : « Les jeunes des cités et les policiers, voilà, nous on ne les aime pas. »

Ce sumo, ce cosmonaute qui marche dans le soleil, est en réalité un agent dans une épaisse tenue blanche qui le protège des morsures des chiens de la brigade cynophile et qui suscite des vocations : « Il faut avoir réussi le test de police », explique un homme. Et quand on demande à ce dernier si son fils voudrait devenir policier : « Un jour oui. Hier il a acheté un déguisement de policier pour participer au carnaval de l’école. »

Au total 1 300 enfants et 50 policiers municipaux ont participé à cette journée de réconciliation.

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