« Le geste du gardien de la paix avec sa matraque est à l'origine de la blessure de Monsieur Luhaka à l'anus » Pour les inspecteurs de l'IGPN, il n'y a pas de doute, c'est une « estocade » donnée avec la pointe de la matraque, au cours de l'interpellation de Théo qui a abouti à la pénétration de l'objet dans le rectum du jeune homme.
Une estocade que le policier a reconnu, mais le gardien de la paix affirme qu'il visait « la cuisse » pour faire plier la jambe de l'intéressé alors qu'il résistait à l'interpellation. Une thèse reprise par les enquêteurs de l'IGPN qui concluent donc que « l'élément intentionnel pouvant caractériser le viol [n'est] pas établi ».
Il appartient désormais au juge d'instruction de décider de la suite du dossier. Un non-lieu pour les policiers semble peu probable. Le magistrat peut décider de renvoyer l'affaire devant la cour d'assises ou de ne pas retenir le viol et de saisir le tribunal correctionnel.
Il devra tenir compte d'une récente jurisprudence : la semaine dernière, un dossier similaire était jugé en correctionnelle, justement. Le tribunal s'était déclaré incompétent estimant qu'une pénétration anale était un viol, donc un crime.
■ Nouvelles manifestations contre les violences policières
Vingt-deux personnes ont été interpellées mardi à Paris et en banlieue, notamment pour jets de projectiles et dégradations, lors d'une nouvelle journée de mobilisation des lycéens contre les violences policières, selon des sources policières.
Sept personnes ont été interpellées à Paris, dix à Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis, quatre à Gennevilliers et une à Clichy dans les Hauts-de-Seine. Un jeune de 16 ans a été interpellé pour avoir lancé un projectile sur la proviseure d'un établissement du IXe arrondissement de Paris, légèrement blessée.
(avec AFP)