Certains d'entre eux se battent depuis dix ans pour obtenir des réparations. Quelque 832 retraités originaires du Maroc accusent la SCNF de les avoir délibérément cantonnés aux plus bas niveaux de qualification et de salaires pendant toute leur carrière.
Selon leur avocate, la totalité des plaignants sont restés agents d’exécution, alors que c'est le cas pour seulement 25% de l’ensemble du personnel avec une ancienneté comparable. Et, pour une grande majorité d'entre eux, ils n'ont jamais obtenu le statut de cheminot, qui présente de nombreux avantages, notamment en termes de retraite.
En septembre 2015, la SNCF avait été condamnée à leur verser 170 millions d'euros de dommages et intérêts et avait fait appel. Elle a toujours démenti toute forme de discrimination dans ce dossier. Elle explique qu'elle a respecté la loi en vigueur, qui interdit de faire bénéficier du statut SNCF les employés ressortissants de pays non membres de l'Union européenne.
La Cour d’appel rendra son arrêt en janvier 2018. Si elle confirme la discrimination, la facture pourrait s’alourdir pour la société, car l’avocate des chibanis a revu à la hausse les sommes demandées. Elle espère aussi obtenir une reconnaissance de préjudice moral pour ses clients.
* Les chibanis désignent les anciens en arabe maghrébin. En France, ce sont les vieux travailleurs immigrés généralement d’origine maghrébine, que l'on appelle affectueusement les chibanis.