Malgré la menace de l’extrême-droite, le second tour de l’élection présidentielle française n’a pas massivement mobilisé dimanche 7 mai. L’abstention s’est en effet élevée à 24,95 % des inscrits sur les listes électorales, en hausse par rapport au premier tour - 22,23 % le 23 avril. C’est la première fois depuis 1969 que la participation baisse entre les deux tours.
Il faut également remonter à ce même second tour de 1969 pour trouver trace d’une abstention aussi importante à un deuxième tour d’élection présidentielle ! S'il a réuni 66,1% des voix, le président élu Emmanuel Macron, qui veut désormais rassembler les « progressistes républicains », a en conséquence reconnu dimanche n'avoir pas reçu « un blanc-seing » des électeurs.
De fait, à l'abstention record vient s’ajouter un nombre historique de votes blancs et nuls. 8,51 % des votants ont glissé un bulletin blanc dans l’urne, tandis que 2,96 % des électeurs y ont déposé un bulletin nul. Soit un total de 11,47 % des votants et plus de quatre millions d'électeurs. C’est tout simplement du jamais-vu depuis le début de la Ve République ! Le précédent record – jusque-là détenu une fois encore par le second tour de l’élection présidentielle de 1969 – était de 6,42 % des votants qui ne choisissent pas. Un score pratiquement doublé ce dimanche 7 mai.
Au total, ce sont plus d'un tiers des Français qui n'ont voté pour aucun des deux candidats en lice lors de ce second tour de la présidentielle. Il y a donc plus de personnes à avoir refusé de choisir que de Français à avoir voté Marine le Pen, l'adversaire d'Emmanuel Macron lors de ce second tour.