Virginie est formatrice indépendante, Abdelhammid est un ingénieur marocain vivant en France depuis 10 ans. Lui n'a pas le droit de vote, elle, elle est fatiguée de la politique. Ils se sont connus sur la plateforme « Alter-votants » il y a deux semaines.
Pour la première fois depuis 2002 Virginie est impatiente d'aller voter. « J'ai presque hâte, vous savez, comme quand on a 18 ans, "ça y est j'ai mon droit de vote, je vais y aller, mettre le bulletin", parce qu'il m'a transmis son intention alors que je n'aurais pas nécessairement voté pour ce candidat-là », se réjouit-elle.
Les binômes mis en relation n'ont pas forcément les mêmes idées politiques. Après une première rencontre, Abdelhammid a fait part à Virginie du candidat de son choix. Pour lui, voter est une délivrance. « Cela a été une souffrance parce que, nous, les étrangers, on est souvent montrés du doigt, comme si on était le problème en France », explique-t-il.
Grâce à cette plateforme une centaine de binômes se sont formés partout en France ces dernières semaines. Face à la demande naissante, la plateforme renouvellera peut-être l'expérience pour les élections législatives. Avec un objectif en toile de fond : remettre le droit de vote des étrangers dans le débat électoral.
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