A Grande-Synthe, Alice Pozycki
Du camp de Grande-Synthe, il ne reste plus rien ou presque. Avec l'incendie, les migrants - près de 1 500 - ont dû évacuer le lieu rapidement. Claire Millot de l'association Salam les suit au quotidien. Deux jours après, c'est encore le désarroi qui domine. « La plupart ont perdu toutes leurs affaires, et même, certains, le peu de papiers qu’ils avaient. Donc, ils ne savent pas où ils vont aller. Les enfants sont encore plus perdus. Ils veulent retourner sur le camp, ils veulent retrouver leurs affaires. Et les adultes, on leur dit : on va vous trouver des places dans des centres d’hébergement. Personne ne croit qu’il y aura 1 500 places dans des centres d’hébergement. Et puis ce n’est pas forcément ce qu’ils veulent », remarque-t-elle.
« C’est une catastrophe humanitaire »
Ce que veulent ces migrants, c'est aller en Angleterre. Alors, depuis que le ministre de l'Intérieur Matthias Fekl a annoncé que le camp ne serait plus reconstruit, Claire Millot et les associations locales sont inquiètes. « C’est une catastrophe. C’est une catastrophe humanitaire. Ces gens, ils veulent être là. Ils veulent continuer à essayer de passer sur les camions pour aller en Angleterre. Et donc, on va les trouver dans la nature, à dormir dehors, sous une toile, sans douche, sans robinet, sans toilettes, sans rien du tout », prévoit Claire Millot.
Les associations redoutent que le scénario de Calais se répète à Grande-Synthe. Depuis le démantèlement de la jungle en automne 2016, plus de 400 migrants sont revenus dans la ville et dorment chaque nuit dehors.