Devant la maison d’arrêt de Fleury Mérogis, Stéphane Lagarde
Après les palettes et les pneus brûlés, c’est une autre manière de s’adresser à l’opinion qu’a choisi ce mardi l’intersyndicale des agents UFAP, FO et CGT de Fleury-Mérogis. L'heure est à la distribution de tracts à un rond-point donnant accès à la prison pour sensibiliser l’opinion sur ce qui se passe à l’intérieur.
« C’est le calme apparent, mais à l’intérieur, c’est une situation qui est explosive, explique Didier Kandassamy, de FO pénitentiaire. Nous avons une surpopulation qui a atteint un taux de 180 %. Ça veut dire qu’on a un surveillant pour plus de 100 détenus. Donc, il y a des matelas au sol, pas assez de places pour les activités. »
Des listes d’attente, notamment pour les activités sportives. Depuis l’agression de six gardiens et la grève des surveillants, la situation est tendue également pour les détenus, affirme Léa, venue visiter son copain incarcéré :
« Ils n’ont pas de cantine, ils n’ont pas de tabac. En ce moment, avec les grèves, il n’y en a pas. Pas de tabac, c’est une des raisons principales du " pourquoi il y a des bagarres ". Enorme tension tous les jours, on peut faire confiance en personne... »
Bagarres, violences à l’intérieur de l’établissement, mais aussi des menaces à l’extérieur pour les surveillants.
« Depuis la fatwa qui a été lancée contre les personnels en tenue avec l’attentat d'Aulnay, les personnels sont une cible potentielle. On l’a vu avec la tentative d’assassinat à Meaux, sur le parking de Meaux. Ensuite des surveillants qui ont été tabassés à Bois-d’Arcy et puis à Fresnes. Cette violence va au-delà de nos murs », constate Didier Kandassamy, de FO pénitentiaire.
Autant de questions qui seront évoquées avec la direction de la pénitentiaire.
→ À relire : Fleury-Mérogis, une maison d’arrêt sous haute surveillance