Didier Kandassamy travaille depuis dix-sept ans à la prison de Fleury-Mérogis. Pour lui, qui est du syndicat Force ouvrière, comme pour ses collègues, la bagarre du jeudi 6 avril 2017, est celle de trop. Elle est survenue au cours de la promenade. Deux mineurs en sont venus aux mains. « Les surveillants sont intervenus, et puis, il y a eu une bagarre générale parce que les autres s’en sont mêlés. Les surveillants ont été pris à partie, avec des coups de pied, au sol, etc. », raconte Didier Kandassamy.
180 % de taux d'occupation
Six surveillants ont été blessés et hospitalisés. Chez les collègues, le choc a laissé place à la colère. La maison d'arrêt de Fleury-Mérogis affiche un taux d'occupation de 180 % et le travail quotidien est devenu difficile à gérer, explique Didier Kandassamy : « C’est en train d’imploser. Il y a les activités qu’il faut maintenir. Tout le monde ne va pas en activité, compte tenu de la surpopulation carcérale, donc les listes d’attente s’allongent, les marges de manœuvre pour les officiers, pour les affectations, aussi, ce sont des difficultés. On fait au jour le jour ».
Un surveillant pour 100 détenus
A la surpopulation s'ajoute un manque d'effectif. En moyenne, à Fleury-Mérogis, il y a un surveillant pour 100 détenus. « Un personnel ne peut pas gérer 100 détenus. C’est matériellement impossible. Le ratio, il faut le ramener à un seuil de normalité. Il faut peut-être un surveillant pour 50 ou 60 détenus », propose-t-il.
Avec cette action coup de poing, l'intersyndicale a obtenu une rencontre ce mardi à 14h avec la direction de l'administration pénitentiaire. Dans la matinée une « marche des oubliés de la République » se tiendra dans la ville de Fleury-Mérogis.