Avec notre envoyé spécial à Bordeaux, Guillaume Naudin
En politicienne avisée, Marine Le Pen a parfaitement identifié deux choses dans cette campagne : la source potentielle de voix que représente François Fillon, et son adversaire principal, Emmanuel Macron.
A Bordeaux ce dimanche, elle a donc commencé par porter ses coups. « Derrière le sourire marketing de l’un ou le masque défait de l’autre, c’est le plat unique et avarié du mondialisme, de l’Union européenne et de "l’immigrationnisme" que l’on nous ressert. Fillon, Macron, c’est le système », dénonce la candidate d’extrême droite.
Et pour combattre ce système, dans ce discours axé sur la jeunesse, la présidente du FN propose toujours la préférence nationale, à l’opposé d’Emmanuel Macron. « La discrimination positive pour certains, cela signifie concrètement la discrimination négative pour tous les autres dans leur propre pays. J’instaurerai la priorité pour les Français en France », a-t-elle promis.
Des propositions et des thèmes qui font recette. Comme celui des signes religieux. « Je défendrai la liberté et la dignité des jeunes filles et des femmes de France, et lutterai sans concession contre le fondamentalisme islamiste, a encore affirmé Marine Le Pen. Alors bien sûr, à l’université comme ailleurs, pas de voile. » La candidate Front national continue à creuser son sillon. C’est ce qui fait son succès à la fois dans les réunions publiques et dans les enquêtes d’opinions.