Avec notre envoyé spécial à Saint-Brieuc, Pierre Firtion
La réunion publique s’est déroulée sous un hangar protégé par des ballots de paille. Ce cadre inhabituel et bucolique n’a pas empêché la candidate du Front national de dresser un nouveau réquisitoire contre l’Union européenne.
En effet, elle est responsable à ses yeux de fragiliser l’agriculture française, tout comme la classe politique française. « Mais enfin dans quelle situation ont-ils mis notre agriculture ? Qui va avoir le courage dans cette classe politique arrogante de lever le doigt et de dire : "on est coupables de cette situation". Aucun ne fera son mea culpa », a lancé Marine Le Pen.
La candidate du FN propose, elle, de changer de modèle, en francisant notamment les aides de la Politique agricole commune (PAC), en mettant en place un protectionnisme intelligent ou en s’opposant au Traité de libre-échange. Des idées très applaudies et qui séduisent par exemple cet ancien électeur de François Hollande, un retraité visiblement désarçonné par la main tendue de Manuel Valls à François Fillon. « On ne sait même plus qui est qui aujourd’hui, regrette-t-il. Valls rejoint Fillon, on ne sait plus du tout où l’on en est. C’est grave, très grave. On n’a jamais vu notre pays dans l’embarras qu’il est aujourd’hui ».
Dans cette région agricole touchée de plein fouet par les crises du porc et du lait, Marine Le Pen ne cesse de progresser : 18% des électeurs bretons seraient désormais prêts à voter pour elle, le 23 avril prochain, lors du premier tour.