Pour Emmanuel Macron, la droite et la gauche, ce n'est pas ni l'un, ni l'autre, c'est et l'une et l'autre. Après le soutien plutôt subi de Manuel Valls, et avant sa réunion publique de Marseille, le candidat d'en Marche a tenu à rencontrer le président de la région Provence-Alpes-Côte d'azur, Christian Estrosi, un sarkozyste historique.
Et Christian Estrosi a répondu favorablement à cette entrevue de la dernière minute qui s’est faite ce samedi 1er avril sur cette terre de droite, rapporte notre correspondant à Marseille, Stéphane Burgatt. « Un geste républicain », a-t-il déclaré au journal La Provence.
« C’est le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur qui reçoit l’ancien ministre avec lequel j’ai toujours eu des relations de respect, voire d’amitié. Je considère que les Républicains de cette région n’auraient pas compris que je ne le reçoive pas à l’occasion de sa visite à Marseille », a déclaré Christian Estrosi.
Celui-ci n'oublie pas que son élection face à l'extrême droite à la présidence du conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur s'est faite à la faveur des voix de la gauche. Il s’agissait donc d’une visite diplomatique confirme le candidat Macron : « C’était tout à fait normal et naturel de rendre cette visite de courtoisie. Aussi parce que je n’oublie pas le combat qui a été livré aux dernières régionales par Christian Estrosi et je crois que les Républicains se reconnaissent à cela : savoir où sont les vrais dangers pour la République et où sont les vrais ennemis ».
Maintenir un équilibre aussi à droite
Christian Estrosi et Emmanuel Macron n’ont à priori pas de point commun politique sur le papier, si ce n'est d'avoir été tous les deux copieusement sifflés vendredi soir lors du meeting de François Fillon à Toulon.
A l'inverse de ses déclarations, Christian Estrosi risque surtout avec cette rencontre insolite d'une demi-heure de déboussoler les électeurs de la droite républicaine. Pour Emmanuel Macron, cette rencontre est un appel du pied aux électeurs de droite qui ne se reconnaissent pas dans l'équipe de François Fillon, présentée comme un clan qui porte le masque de la haine. Le rapprochement est inattendu et il pourrait ressembler à un grand écart. Marine Le Pen, principale adversaire d'Emmanuel Macron dans les sondages y voit une alliance du système pour la sauvegarde des postes.