Présidentielle française: Emmanuel Macron contre les clichés sur la banlieue

Emmanuel Macron s'est rendu jeudi 30 mars dans la soirée à Saint-Denis, en Île-de-France, pour rencontrer pendant près de deux heures des personnalités issues des quartiers populaires qui ont réussi. L’objectif est de changer de discours sur la banlieue et parler de tout ce qu'il y a de positif.

Avec notre envoyée spéciale à Saint-Denis, Valérie Gas

Emmanuel Macron l’avait déjà dit, mais il n’a pas hésité à la répéter dès le début de sa réunion à Saint-Denis : « Moi, j’ai un ennemi, c’est l’assignation à résidence. Les gens qui sont bloqués dans leur situation, le regard qui cantonne les gens à leur quartier, leur famille ».

Le candidat d’En marche ! s’en est ensuite pris aux clichés sur la banlieue. « La Seine-Saint-Denis, il faut qu’on arrête d’en parler en disant que c’est l’endroit où l’on vole des voitures, où il y a de l’insécurité. C’est l’endroit où l’on crée le plus de start-ups en France, c’est l’endroit où il y a deux aéroports internationaux. Mince, c’est un endroit où l’on doit casser tous les plafonds », a lancé le candidat d’En marche !.

Comment casser ces plafonds ? Quand une élue de Mantes la Jolie l’interpelle sur l’inefficacité des politiques spécifiques, il n’en démord pas. « A partir du moment où l’on met en place des politiques spécifiques, c’est qu’on considère que ces populations ne sont pas tout le monde », assure-t-elle. « Ce sont des politiques de discrimination positive parce que tout le monde n’a pas les mêmes chances », répond Emmanuel Macron.

Un discours séduisant mais une jeune femme n’est pas convaincue : « Aujourd’hui, on est capable de voir qui fait de la récupération et qui n’en fait pas. Et si vous ne prenez pour des imbéciles, ça ne va pas le faire », argue-t-elle. Un peu stupéfait, le candidat d’En marche ! se reprend: « Je n’avais pas cette intention, mais … Moi, je ne cherche pas des figures prétextes. Je ne cherche pas à organiser un zoo ».

Et pour preuve de sa bonne foi, il évoque le mode de désignation des candidats d’En marche ! aux législatives. « Il y a aujourd’hui 13 000 candidatures. Il y en a plein qui viennent de la diversité comme on dit. Donc ce ne seront pas des prétextes, parce que ce ne sont pas des gens connus », explique-t-il. Emmanuel Macron reprend son argument du renouvellement. Il l’assure, la moitié des députés investis seront des nouveaux visages.

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