Guyane: après la mobilisation, place au dialogue

Les ministres français de l'Intérieur, Matthias Fekl, et des Outre-mer, Ericka Bareigts, ont entamé les discussions avec les leaders de la mobilisation en Guyane, ce jeudi 30 mars. Face à ce mouvement de grogne et de revendications multiples, les deux responsables du gouvernement veulent afficher un esprit de « compréhension ». Certains collectifs ont déjà prévenu qu'ils pourraient durcir le mouvement si ce dialogue ne donne pas satisfaction.

Avec notre envoyé spécial à Cayenne, Pierre Olivier

Les ministres français de l'Intérieur, Matthias Fekl, et des Outre-mer, Ericka Bareigts ont entamé le dialogue avec le Collectif, le nom donné aux responsables des barrages routiers qui morcèlent les routes du département depuis dix jours. Ce sont eux qui envoient les ordres aux différents regroupements citoyens qui tiennent ces barrages.

Ces responsables ont prévenu, s’ils n’ont pas le sentiment d’être écoutés, la situation pourrait évoluer très rapidement. Concrètement, cela voudrait dire que même les véhicules prioritaires comme les camions-citernes ou de marchandises pourraient ne plus franchir ces barrages. Ils pourraient aussi rester fermés toute la nuit provoquant des risques de pénurie.

Tout dépendra donc de la première réunion, qui a lieu ce jeudi, mais les Guyanais avant même les premiers échos sur le déroulement de ces rencontres sont quelque peu agacés. D’abord, ils estiment que les ministres ne restent pas assez longtemps, 48 heures seulement. De plus, ils doutent de la véracité de certains propos tenus par les ministres à leur arrivée mercredi soir à Cayenne. La délégation dit avoir échangé avant leur déplacement avec plusieurs élus et collectifs citoyens. Problème, selon le journal local France-Guyane, personne ne reconnaît avoir été contacté.

Enfin pour beaucoup, l’importance n’est pas la visite, mais les annonces qui suivront. Le département reste donc toujours très mobilisé et dans la plus totale incertitude.

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