France: Le Drian rallie Macron, une «trahison de la gauche» selon Hamon

Sans surprise, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian rejoint à son tour Emmanuel Macron. Un ralliement de poids critiqué par le socialiste Benoît Hamon, qui accuse ce pilier du gouvernement de trahir le vote de la primaire PS.

Benoît Hamon n'a pas eu de mots assez durs pour dénoncer « un ralliement inacceptable » et « la trahison des électeurs de gauche ». « Je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait autant de trahisons. Parce que ce sont des trahisons, des trahisons pas de moi - je ne demande rien - mais d'une histoire, de valeurs que nous représentons, de la place qui doit être celle de la gauche », a déclaré le candidat socialiste sur Europe 1 vendredi matin.

« D’abord il y a le respect des principes les plus élémentaires : dans une élection, on respecte le verdict de l’élection, a-t-il insisté. Et la primaire est une élection qui a rassemblé plus de deux millions de citoyens. Ça me frappe beaucoup que ces responsables politiques, à un moment où le Front national - parti profondément anti-démocratique - est aux portes du pouvoir, on oublie jusqu’au principe le plus élémentaire qui consiste à respecter la démocratie. Comment voulez-vous que les électeurs nous respectent si nous ne respectons pas ce que les électeurs disent et veulent ? »

Malgré ce ralliement, Benoît Hamon assure ne pas en vouloir au ministre de la Défense :« Je ne lui en veux pas parce que je n’attendais rien de lui ».

Le Drian n'y voit pas une trahison

Face à ces accusations de « trahison », le principal intéressé s'est défendu sur la chaîne CNews : « La seule trahison que je ne peux pas accepter, c’est la trahison par rapport à mon histoire, par rapport à ma conscience, par rapport à mes convictions. Mes fidélités, elles sont là. » Jean-Yves Le Drian a justifié sa position en détaillant ses désaccords avec Benoît Hamon. Mais il a surtout pointé « certaines initiatives de renoncement de ce qui a été fait et acquis durant ce quinquennat dont je suis fier. »

« Benoît Hamon est dans une logique que je respecte, qui a toujours existé au sein de la gauche, un projet utopique, mais je constate que la mise en œuvre d'un tel projet ne correspond pas à la réalité des faits et à la capacité à faire », a-t-il argué. « Je respecte mon propre itinéraire. Je ne pourrais pas accepter d’être en divergence avec ma propre histoire. Et maintenant c’est une autre histoire. »  

Après ce ralliement de poids, le candidat d’En marche! pourrait prochainement être rejoint par d'autres ministres : le chef de la diplomatie, Jean-Marc Ayrault ou bien encore Jean-Marie Le Guen à la tête de la Francophonie.

A (re)lire → France: le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian rejoint Emmanuel Macron

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