Abattoirs du Vigan: un an de prison requis pour maltraitance animale

Le procès de la maltraitance animale a lieu en ce moment à Alès dans le sud de la France. Trois employés d’un abattoir y sont jugés. Le procureur a qualifié l’un d’eux de « délinquant sadique ». Un an de prison avec sursis a été requis.

Avec notre envoyé spécial à Alès, Franck Alexandre

Pour le procureur Nicolas Hennebelle, ce procès fera date et il l'indique en préambule. Ces vidéos filmées par l’association L214 à l’abattoir du Vigan sont à l’origine de changements dans la société.

« Le débat sur notre rapport avec les animaux est ouvert et ce dossier, déclare-t-il, n’est pas simplement un dérapage isolé, mais aussi un manque de vigilance sur le respect des règles du bien-être animal ».

« Bien sûr, les opérateurs font un métier difficile, martèle le représentant du Parquet. La fatigue, le stress, peuvent engendrer certaines dérives. Pour autant, cela n’excuse pas car le personnel est formé au respect du bien-être animal ».

Il pointe alors Marc Soulier poursuivi pour actes de cruauté et ses violences particulières et gratuites : les jets d’ovins et les petites décharges électriques sur les bêtes pour s’amuser, « c’est du sadisme ».

Le procureur requiert donc douze mois de prison avec sursis et une interdiction d’exercer dans un abattoir. L’avertissement est sévère. Il ne requiert en revanche que des amendes pour les deux autres prévenus poursuivis pour actes de malveillance.

Vigan: l'envers du décor

Jusqu’en février 2016 les abattoirs du Vigan avaient bonne réputation. Cette petite structure certifiée bio privilégiait une filière courte pour tuer des bovins, mais surtout des brebis réputées dans cette région d’élevage des Causses et Cévennes.

L’association L214 a montré l’envers du décor. Les vidéos tournées en caméra cachée et diffusées pendant l'audience ont choqué la société.

« Les images les plus emblématiques, c’est cet employé qui jette des moutons par-dessus une barrière pour essayer de les amener au poste d’abattage, déclare Sébastien Arsac co-fondateur de L214, l’association partie civile à ce procès. C’est cet employé qui donne des coups de chocs électriques sur des moutons pour s’amuser et pour faire rire son collègue. Ce sont des bovins qui sont suspendus, encore conscients sur la chaîne d’abattage, suspendus par une patte.

Donc, imaginez un bovin avec tout le poids de son corps, encore conscient et suspendu sur une patte, poursuit-il. Et ce sont des images, des défauts de structure avec des bovins qui ont des cornes et qui n’ont pas la place de rentrer dans le piège à contention, le piège où on va étourdir les animaux pour les saigner après ».

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