Tapis et couvertures par terre, les salariés sans-papiers sont plus que déterminés à maintenir le piquet de grève jusqu'à ce que la préfecture régularise leur situation. Doucouré a 30 ans, il vit et travaille en France depuis plusieurs années sans papiers.
« Je suis là, ça fait huit ans. Je travaille à Rungis depuis sept ans. Je cotise mais je n’ai pas de papiers. Donc on est là pour ça, pour changer notre droit, c’est tout. On dort ici, toute la journée, le matin, le soir on est là. On ne bouge pas, c’est dur mais on n’a pas le choix ! »
Régularisation de tous les salariés
Soutenus par la CGT, Doucouré et ses camarades réclament une régularisation de tous les salariés du marché de Rungis.
« On les soutient, on est avec eux, explique Najma, militante de l'union départementale du Val-de-Marne. On encadre le mouvement, mais le plus gros travail c’est eux qui le font, par leur présence, par leur conviction. On est là, on est déterminés, tant qu’on a pas ce qu’il faut on ne sort pas d’ici. On est avec eux, matin, midi, soir et on ne lâchera pas l’affaire. »
Au départ du mouvement, les travailleurs clandestins ayant investi le bâtiment de la Semmaris étaient au nombre de 105. Depuis, de nouveaux arrivants viennent grossir les rangs de l'assemblée dans le hall de la société gestionnaire du marché de Rungis.