Présidentielle 2017: Benoît Hamon tente de relancer sa candidature

Benoît Hamon était hier, jeudi 9 mars au soir, l’invité de L'Emission politique sur la télévision France 2. Un enjeu de taille pour le candidat socialiste dont la campagne patine et de plus en plus menacé d’être lâché par son camp. L’entourage de Jean-Yves Le Drian, actuel ministre de la Défense, a confirmé des discussions avec Emmanuel Macron. Benoît Hamon a donc tenté hier soir une contre-attaque.

Comme s’il avait décidé que la cause était perdue, Benoît Hamon ne fait même pas une tentative pour amadouer ces socialistes en voie de le lâcher : « Moi, je veux tourner la page. Tourner la page avec des recettes du passé qui rappellent des campagnes de 2007, des campagnes d’auparavant aussi, des campagnes peut-être même de 2012. Et ces recettes ont échoué. Moi, je suis un combattant. De là où je viens, j’ai appris à me battre, et j’ai appris à me battre y compris quand le vent est mauvais. »

Et le candidat socialiste déclare vouloir continuer le combat et toujours chercher à convaincre et à rassembler : « Mais je rassemblerai d’abord qui ? Lance-t-il. Celles et ceux que je croise, partout dans mes meetings, partout dans la rue, ceux qui me parlent, s’adressent à moi et disent que, ils ne sont pas encartés. Ce sont des jeunes actifs, ce sont des agriculteurs, ce sont des retraités qui croient encore qu’il y a la possibilité en France d’incarner un futur désirable. J’ai parlé de ça. »

Un « futur désirable »

«C’est quoi un futur désirable ? C’est espérer, clame le candidat Hamon, que demain l’avenir de la France nous amène à vivre dans un monde dans lequel l’air soit respirable, dans un monde dans lequel on soit aussi protégé demain qu’on l’a été hier. Si à la première salve, quelques-uns se dispersent, déguerpissent, soit. Mais moi aujourd’hui, ma responsabilité elle est d’abord vis-à-vis du peuple de gauche qui m’a confié le devoir d’être au second tour de l’élection présidentielle et de l’emporter. »

Benoît Hamon se montre frontal, virulent même, face à sa cible, Emmanuel Macron. Un vote « marchepied » pour le Front national, dit-il, un vote pour l’instabilité aussi : « La politique, ce n’est pas de la comédie. Demain, comment Emmanuel Macron gouvernera en allant de Robert Hue à Alain Madelin ? Pouvons-nous prendre le risque d’une majorité instable, avec le Front national aux portes du pouvoir. » Encore au sujet d’Emmanuel Macron : « Je ne le crois pas prêt à affronter les grands défis de l’Etat face à la question européenne, face à monsieur Trump, face à monsieur Poutine, et face surtout à son propre peuple. Je ne le crois pas capable. »

La petite musique du « vote Macron, vote utile » face au FN, un danger pour Benoît Hamon ? Alors, face aux procès en gauchisme dans son propre camp, le candidat lance un « Je suis social-démocrate. »

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