Avec notre envoyée spéciale à Angers, Valérie Gas
Emmanuel Macron, le candidat d’En Marche, ne veut pas faire un « petit tour et puis s’en va » au salon de l’Agriculture. Alors pour se mettre en jambes, il a passé une journée à la campagne entre Le Mans et Angers, chez ceux qu’ils aiment appeler les « paysans ». Et il a essayé de gommer son image de candidat urbain : « Pour être le candidat des villes, le candidat des champs. J’aspire à être le candidat des Françaises et des Français. La France est un pays qui réconcilie toutes ces réalités. »
Et c’est de la réalité des agriculteurs qu’Emmanuel Macron était venu parler : « On connaît les problèmes. Ce dont ont besoin nos agriculteurs, c’est de vivre du prix payé. Après c’est une série de mesures très concrètes. »
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Parmi ces mesures, un plan d’investissement de cinq milliards et des associations d’organisation de producteurs, une proposition qui intéresse. « On doit pouvoir travailler ensemble, sans être taxé d’entente illicite », estime un producteur. Emmanuel Macron lui répond : « Le droit européen permet de le faire. Donc l’idée, c’est de suspendre le droit de la concurrence, c’est clair. »
Mensonges
Ecouter, répondre et si possible, convaincre. Face aux jeunes agriculteurs de la région, Emmanuel Macron a plutôt marqué des points : « Je l’ai trouvé assez calé. »
Et le soir, lors d’un meeting à Angers, Emmanuel Macron a voulu montrer sa différence, face à François Fillon : « Ceux qui, hier, ont dérégulé totalement la PAC [Politique agricole commune] en disant que c’était formidable en 2008, viennent expliquer "je vais vous protéger". Ceux-là mentent. »
Et la candidat d'En Marche n'a pas oublié de critiquer Marine Le Pen : « Quand le Front national va leur expliquer qu’on va sortir de l’Europe, que tout ira mieux... Ces solutions simples qu’on vous vend, ce sont des mensonges. » La chasse au vote des agriculteurs a commencé.