Présidentielle 2017 en France: Mélenchon trace son sillon en solo

Alors que les candidats à la présidentielle française défilent les uns après les autres au salon de l'Agriculture cette semaine, Jean-Luc Mélenchon, lui, n'ira pas à la porte de Versailles. A la place, le candidat de la France insoumise a préféré visiter, le lundi 26 février, une ferme biologique de la région parisienne pour illustrer le nouveau modèle d'agriculture qu'il prône. Et qu'on ne vienne pas lui parler de l'échec du rassemblement avec Benoît Hamon...

Avec notre envoyé spécial à Saint-Germain-la-Poterie, Anthony Lattier

Il n'y aura pas, à gauche, d'alliance avec Benoît Hamon, le candidat socialiste. Jean-Luc Mélenchon ne veut plus qu'on lui demande pourquoi : « Eh bien demandez-le aux vaches. Pourquoi vous n’allez pas leur demander ? », lance-t-il aux journalistes, lors d’un déplacement dans une ferme bio de l’Oise. Le candidat de la France insoumise trace son propre sillon et il le fait sur le terrain, en évitant le salon de l'Agriculture : « Ma présence ici ne vaut pas dénonciation, mais clairement je veux quand même signifier qu’il y a un modèle agricole que je condamne. »

Un modèle que Jean-Luc Mélenchon qualifie de « productiviste » et que rejette aussi l'éleveur et cultivateur Pierre Bailleux : « L’idée principale de notre ferme au niveau de la production, c’est l’autonomie. Donc on produit avec ce qu’on a. Nos vaches produisent entre 4 000 et 5 000 litres de lait par vache, alors qu’en système conventionnel, elles peuvent être à 10 000, par contre en amenant du soja qui vient du Brésil, en cultivant du maïs etc. Nous, il est hors de question de faire comme ça ». « Est-ce que ceci compense cela ? » demande Jean-Luc Mélenchon. « Economiquement, complètement », insiste l'agriculteur.

Jean-Luc Mélenchon renchérit : « L’idée c’est les circuits courts pour tout. Circuits courts pour nourrir les bêtes qui sont là, les bêtes elles-mêmes produisent ce qu’il faut en circuit court pour amender les sols et ainsi de suite. C’est un autre modèle agricole ». Ce nouveau modèle prôné par Jean-Luc Mélenchon permettrait de créer 300 000 emplois.


Déclarations de François Fillon: Jean-Luc Mélenchon s'intercale

La candidat de la France insoumise est également revenu sur les dernières déclarations de François Fillon, qui a accusé le gouvernement d'alimenter un climat de « quasi guerre civile ». Alors que Le premier ministre Bernard Cazeneuve dénonce l'irresponsabilité du candidat de la droite, Jean-Luc Mélenchon ne partage pas le constat de M. Fillon : « Je crois que là, il a dû un peu disjoncter, l’homme. Il y a une manière de dramatiser les choses. Je pense que ça n’apporte rien au débat public. Ce n’est pas vrai, on n’est pas en "guerre civile". Ce n’est pas vrai. Les gens sont tendus, c’est vrai parce que leur situation sociale est tendue, ensuite parce que c’est quand même une élection présidentielle absolument inouïe, du jamais vu. »

« Rien ne se passe comme prévu, à aucun moment, souligne le candidat Mélenchon. Il y a un état d’esprit dans le pays que moi, j’ai appelé "dégagiste". Ça concerne tout et tout le monde, y compris vous, y compris moi. Oui, on est dans un pays excédé. Mais il ne faut pas non plus grimper aux rideaux parce que les affaires de monsieur Fillon vont mal. Ces gens-là, c’est des rentiers, donc ils s’attendent à ce que ça leur tombe tout cuit dans le bec. Et quand ça ne se passe pas, là ils sont tout furieux. Ils se disent, "ah, ce n’est pas normal" ».

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