Après une semaine de flottement, la campagne d'Emmanuel Macron cherchait un second souffle qu'elle a peut-être trouvé avec ce soutien. En termes d'image, c'est une bonne nouvelle pour le jeune banquier urbain Emmanuel Macron. L´expérimenté professeur et rural François Bayrou lui apporte ce qui lui manquait. Le maire de Pau y trouve un moyen de peser politiquement sur l'élection, sans prendre le risque de s'engager lui même dans un scrutin marqué jusqu'ici par un fort renouvellement. Les deux hommes étaient en concurrence sur le même créneau politique du centre et du dépassement du clivage gauche-droite. François Bayrou confiait il y a quelques semaines qu'ensemble, ils pouvaient faire sauter la banque.
Les camps Hamon et Fillon remettent la balle au centre
On ne sait pas encore si c'est le tournant de la campagne comme le dit Emmanuel Macron, mais ce n'est pas une bonne nouvelle pour les candidats qui incarnent la droite et la gauche. Les camps Fillon et Hamon ont d'ailleurs compris le danger et essaient de renvoyer Emmanuel Macron dans le camp de l'adversaire.
La droite dénonce la continuation du Hollandisme avec l'alliance entre l'un des inspirateurs du quinquennat et le centriste qui avait voté pour François Hollande contre Nicolas Sarkozy en 2012. Il faut rappeler que la charge de François Bayrou sur la moralisation de la vie publique vise directement François Fillon, empêtré dans les affaires depuis un mois maintenant.
A gauche, les porte-parole de Benoît Hamon expliquent que ce rapprochement prouve qu'Emmanuel Macron n'est pas de gauche. Si cette alliance fait gagner à Emmanuel Macron les 5 à 6 points d'intention de vote prêtés jusqu'ici à François Bayrou, ce qui reste à mesurer, la situation des poursuivants va se compliquer. C'est le but du candidat d'En marche qui va maintenant tenter d'installer un duel avec Marine Le Pen, toujours invariablement en tête des intentions de vote au premier tour.