Macron s'en prend aux propositions de Fillon sur la sécurité et avance ses idées

Emmanuel Macron a présenté ses propositions en matière de sécurité à Carpentras et il a mis en scène cette nouvelle étape de sa campagne en rencontrant la police municipale, en visitant le centre de vidéoprotection et le commissariat de la ville. Le candidat d'En Marche ! a choisi le sud de la France pour se positionner par rapport à ses adversaires de droite et du Front national sur cette question sensible.

Avec notre envoyée spéciale à Carpentras,  Valérie Gas

Emmanuel Macron qui se targue la plupart du temps de ne pas s’en prendre personnellement à ses adversaires a un peu changé de registre vendredi à Carpentras, dans le sud-est de la France. Il a attaqué François Fillon. « François Fillon a décidé de devenir maintenant comme Nicolas Sarkozy. Ça doit être l’accord secret d’il y a quelques jours. Donc lui-même qui s’était battu contre la déchéance de la nationalité a décidé de la proposer. Drôle de volte-face ! Et surtout que ça ne sert à rien », a-t-il lancé.

Une première volée de bois vert sur la déchéance de nationalité et puis une digression sur la dernière proposition en matière de sécurité du candidat Les Républicains. « Baisser la majorité pénale à 16 ans, ça ne sert à rien. Parce que le juge peut déjà le faire », a-t-il souligné.

Une injonction d'éloignement du territoire

Emmanuel Macron affirme que ses propositions à lui n’ont qu’un seul objectif : l’efficacité. C’est pourquoi il veut créer une police de sécurité quotidienne, une sorte de police de proximité rebaptisée avec de nouveaux moyens d’action. « La possibilité pour nos forces de l’ordre d’une réponse immédiate et donc d’une sanction par une amende d’au moins 100 euros » pour les petites infractions.

« Le deuxième pouvoir que je souhaite leur donner c’est un pouvoir d’injonction d’éloignement du territoire. » Pour empêcher par exemple les dealers de se rendre sur les lieux de leurs trafics.

« Quand on est pragmatique et qu’on veut répondre aux problèmes quotidiens de nos concitoyens, on n’ouvre pas de faux débats pour faire la course au Front national. Parce qu’à ce moment-là, le risque qu’on court, c’est d’avoir le Front national », a-t-il ajouté à l'adresse de François Fillon.  

Le Front national à Carpentras et Toulon où il organise un meeting ce samedi, c’est aussi lui qu’Emmanuel Macron est venu défier.

Les pieds-noirs remontés

Et à son arrivée à Carpentras, Emmanuel Macron a été accueilli par des manifestants pieds-noirs, qui lui ont réclamé en vain des excuses pour ses propos qualifiant la colonisation de « crime contre l'humanité ».

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