François Fillon face aux députés LR, «pas de solution alternative»

Le retour des îles est difficile pour François Fillon. Après trois jours passés à la Réunion, le candidat du parti Les Républicains doit faire face à la fronde d'une partie des élus de son camp, en raison de l'affaire des emplois présumés fictifs dont aurait bénéficié une partie de sa famille. La pression est de plus en plus forte et de moins en moins discrète depuis quelques heures. Ce mardi 14 février, devant les députés LR, il a martelé qu'il n'y avait « pas de solution alternative ».

Les réfractaires à une candidature Fillon avaient décidé de ne plus se cacher. Après un dîner pas franchement discret, lundi 13 février dans un restaurant du quartier de l'Assemblée nationale, ils ont écrit publiquement au candidat de leur parti.

Les signataires constatent dans leur texte que la situation ne s'est absolument pas clarifiée durant les deux semaines de délai demandées par François Fillon. Ils disent leur vive inquiétude face à ce qu'ils appellent l'empêchement de leur famille politique de concourir à l'élection présidentielle dans la sérénité et la dignité. Depuis quelques jours, les remontées de terrains sont en effet très mauvaises.

Comme depuis le début de l'affaire, François Fillon s'arque-boute sur la légitimité que lui donne sa victoire à la primaire de novembre. « J'ai pris ma décision, je ne reviendrai pas dessus. J'ai suffisamment à faire, je n'ai pas besoin que certains en rajoutent », leur a dit François Fillon lors de la réunion du groupe LR à l'Assemblée ce 14 février.

Déminage réussi

L'opération de déminage a en partie fonctionné, rapporte notre envoyé spécial à l'Assemblée nationale, Anthony Lattier, puisque Georges Fenech, à l’origine de ce mouvement de protestation, est finalement revenu sur son initiative. François Fillon a aussi reçu le soutien d’autres élus qui veulent « faire bloc » derrière leur candidat. C’est leur expression.

« On s’est parlé franchement. Il y a eu des difficultés, on est en train d’en sortir », a déclaré le député Thierry Solère à la sortie de cette réunion. « Les députés frondeurs s’inquiètent surtout pour leur poste », ironise pour sa part le député Bernard Debré.

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