Avec notre correspondante à Beyrouth, Laure Stephan
Emmanuel Macron, à la tête du mouvement « En marche », a fait salle comble hier soir à Beyrouth, et visiblement séduit en défendant ses ambitions pour la France.
En marge de son discours, le candidat à la présidentielle n'a pas échappé aux questions sur le premier tour de la primaire à gauche : « La règle, quand on est à l’étranger, c’est qu’on ne commente pas la vie politique nationale française. Donc je me tiendrai à cette règle parce que je pense qu’elle est de bon aloi. »
Mais c'est bien sûr, dans une ville située à une centaine de kilomètres de Damas, sur le conflit syrien que l'ancien ministre a été surtout interpellé. Emmanuel Macron plaide pour un rééquilibrage de la diplomatie française, sur une ligne pro-opposition depuis 2011 : « Assad est un dirigeant qui a failli, il n’y a pas de compromission à avoir. L’erreur qui a été faite, de droite et de gauche, a été à un moment de faire de la destitution de Bachar el-Assad un préalable à tout. Il faut une solution politique, inclusive, en Syrie qui doit être construite avec l’ensemble des parties prenantes. »
Constuire la paix
Prié par un journaliste de dire s'il considère Bachar el-Assad comme un criminel, Emmanuel Macron n'a pas répondu. Il dit revendiquer une « morale de l'action » plutôt qu'une « morale des bons sentiments » : « La France, elle n’est pas là pour décerner des bons points ou des mauvais points, à qui que ce soit. Elle est là pour construire la paix. C’est bien plus compliqué et ça suppose de ne pas faire des petites phrases. »